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Sep. 09, 2019

Les crevettes monosexuées pourraient-elles servir le triple objectif de combattre la pauvreté, protéger l'environnement et réduire les maladies ? Les chercheurs de BGU, le Professeur Amir Sagi, qui est également membre de l’Institut National de Biotechnologie du Néguev (NIBN) et son doctorant Tom Levy, affirment qu'ils viennent peut-être de mettre au point une crevette monosexuée qui pourrait rendre possible ce tiercé gagnant. 

Dans une étude révolutionnaire publiée la semaine dernière dans Scientific Reports faisant partie du groupe Nature, un groupe de recherche dirigé par le Professeur Sagi expose le développement du Macrobrachium Rosenbergii mâle avec deux chromosomes de sexe féminin mais dépourvu du chromosome de sexe masculin - une soi-disant « super crevette » qui ne produit que des progénitures femelles. L'émergence d'une population entièrement femelle, développée en collaboration avec l'équipe de recherche et développement d’Enzootic, une start-up spécialisée dans les biotechnologies aquacoles, pourrait à la fois augmenter les rendements de l’aquaculture mais également servir d’agent naturel pour prévenir la propagation de parasites nocifs liés à l'eau.

« Nous avons pu atteindre une population monosexuée sans l'utilisation d'hormones ou de modifications génétiques et ainsi répondre à la fois aux considérations agricoles, qui favorisent les populations monosexuées, et aux préoccupations écologiques. Les crevettes servent d'agents de lutte biologique efficaces contre les parasites porteurs d'escargots et puisque nous pouvons maintenant utiliser des crevettes monosexuées, qui ne se reproduisent pas, cela réduit le risque que ces crevettes deviennent une espèce envahissante », explique M. Levy. 

Cette publication fait suite à une étude publiée en juillet dans Nature Sustainability indiquant que les espèces de crevettes d'eau douce servent d'agent de lutte biologique en s'attaquant aux espèces d'escargots aquatiques qui servent d'hôtes intermédiaires au parasite responsable de la schistosomiase en Afrique subsaharienne. Dans cette étude, le Professeur Sagi et le Docteur Amit Savaya de BGU ont réuni leurs forces avec une équipe importante de chercheurs du monde entier dirigée par le Professeur Giulio De Leo de l'Université Stanford, pour décrire les stratégies de contrôle reposant à la fois sur l'aquaculture de crevettes dans le but de réduire les populations d'escargots hôtes intermédiaires, et sur l'administration massive de médicaments pour traiter les personnes infectées. L'intégration des deux méthodes s'est avérée supérieure à l'une ou l'autre prise séparément. 

le Professeur Sagi et le Docteur Amit Savaya
le Professeur Sagi et le Docteur Amit Savaya

« Avec les crevettes monosexuées à des densités dont le but est de maximiser les profits, les crevettes réduisent considérablement les populations intermédiaires d'escargots hôtes et contribuent aux efforts de lutte contre la schistosomiase. Les interventions intégrées basées sur l'aquaculture peuvent constituer une stratégie gagnant-gagnant en termes de santé et de développement durable dans les régions du monde où la schistosomiase est endémique », explique le professeur Sagi. 

La schistosomiase est une maladie aigüe et chronique causée par des vers parasites qui peuvent entraîner de graves douleurs abdominales, de la diarrhée et du sang dans les selles. Chez les femmes, la schistosomiase urogénitale peut se présenter avec des lésions génitales, des saignements vaginaux, des douleurs pendant les rapports sexuels et des nodules dans la vulve. Chez les hommes, la schistosomiase urogénitale peut induire la pathologie des vésicules séminales, de la prostate, et d'autres organes. 
L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'au moins 220,8 millions de personnes chaque année ont besoin d'un traitement préventif contre la maladie. 


À propos de NIBN 


L'Institut National de Biotechnologie du Néguev Ltd. (NIBN), est un institut de recherche unique en son genre et situé au sein de l'Université Ben-Gourion du Néguev (BGU) en Israël.
 
Sa mission est de mener des recherches multidisciplinaires, appliquées et novatrices guidées par une vision biotechnologique, et de diriger la commercialisation des nouvelles technologies développées par les chercheurs du NIBN. 

Les domaines de recherche du NIBN portent sur le cancer, les maladies infectieuses, les maladies auto-immunes et métaboliques, les troubles génétiques humains, les maladies neurodégénératives et la biotechnologie appliquée, y compris AgBio. 

Le NIBN compte 24 chercheurs de renom (membres du corps professoral du BGU), près de 175 étudiants diplômés, dont des boursiers en postdoctorat, et une quarantaine de membres du personnel technique et administratif. Le NIBN détient un portefeuille de brevets d'environ 50 familles de brevets et les membres du NIBN ont publié plus de 800 articles dans des revues scientifiques de premier plan.
 
Nos réussites comprennent cinq technologies qui ont fait l’objet d’une licence octroyée et qui ont même conduit à la création de sociétés dérivées, ou directement intégrées dans les  pipelines des sociétés biotechnologiques. 
Pour plus d'informations, visitez le site Internet du NIBN.

Si vous souhaitez participer au financement des projets de recherches du NIBN, veuillez nous contacter par mail à l'adresse suivante amisbgu@bgu.ac.il